Nous voilà de retour des finales internationales d’Abilympics 2023.
Allez, je vous raconte.
Nous, c’est qui ? Les candidats bien-sûr, leurs accompagnateurs aidants, les coachs, les experts métiers comme moi, l’équipe de communication, les bénévoles, et enfin les organisateurs. Au bas mot, cela représente 400 personnes pour l’équipe de France.
A cela, ajoutez toutes les délégations étrangères, tous les visiteurs, tous les stands métiers et les finales régionales des Worldskills. Mélangez, répartissez le tout dans le parc des expositions de Metz et vous obtenez les 10ème internationaux ABILYMPICS. Pour vous faire une idée, la meilleure solution est de cliquer sur le lien du site ABILYMPICS 2023.
Benoît m’avait promis une belle aventure humaine, et bien oui, c’était une aventure extraordinaire qui me laissera des souvenirs irremplaçables.
Difficile et trop long de vous raconter en détail tellement ces trois jours ont été denses alors je vous propose un pèle-mèle de photos.
Le crédit de ces photos revient à l’équipe de communication qui a fait un formidable travail, il s’agit de PULS.
Et en plus, maintenant, je peux vous raconter la broderie !
Nous étions cinq juges originaires de l’Inde, de la Chine, de la Mongolie, de la Malaisie, et moi-même, plus une traductrice anglais / français venant du Japon. L’entente entre nous a été excellente et chaleureuse dès le départ et, même au moment de noter leur candidat, chaque juge a su rester impartial. Durant les deux jours de surveillance de la compétition, nous avons échangé sur nos spécialités en broderie, nos façons de vivre…
Surveiller les candidats ? Bien sûr, cela faisait partie de notre rôle mais nous n’avons pas senti d’envie de tricher et cela nous a permis de répondre au mieux aux demandes des candidates de temps à autre. Leur concentration et leur envie de se surpasser étaient palpables.
Les candidates étaient finalement huit, elles venaient du Pakistan, de Malaisie, d’Inde, deux de Chine, de Mongolie, de Corée et du Sénégal.
Elles devaient broder en six heures un motif tiré d’un recueil de broderie crewel du XVIème siècle retravaillé avec des points de broderie traditionnelle, tout cela en suivant les consignes de points, de couleur et de nombre de fils. La petite feuille à droite était livrée à la créativité de la brodeuse, libre à elle de choisir les points et les couleurs de remplissage.
Cinq candidates ont totalement fini l’ouvrage dans le délai imparti des six heures avec une très belle qualité de broderie. Chapeau !
Voici l’ouvrage de Yunxiu qui est chinoise et a gagné la médaille d’or.
Avez-vous bien regardé de près ? Combien de points de broderie avez-vous dénombré ? 14 sans compter ceux de la feuille en création libre, bravo ! Deux autres difficultés non négligeables étaient la gestion des courbes et la petitesse du motif.
Ce modèle sera désormais à disposition dans les ouvrages proposés en cours à l’Atelier. Voici un excellent exercice de niveau II pour le travail des points de broderie traditionelle en complément du sampler de base.
Je viens de vous raconter l’épreuve de broderie mais cela reste une toute petite partie de l’aventure Abilympics puisqu’il faut replacer cela au sein de 45 compétitions de métiers et dans chaque stand métier 10 à 15 personnes, sans oublier tout le public qui déambulait.
Abilympics restera pour moi un univers de rencontres avec des français de tous horizons et des étrangers venus du monde entier, une opportunité d’échanger sur nos passions, nos façons de vivre et sur les petites histoires croustillantes du salon.
Et le handicap ? Je n’ai jamais vu autant de personnes souffrant de handicap, sans oublier tous ceux qui en souffrent sans que cela soit visible et pourtant le handicap ne se voyait pas. Ce qui se voyait, c’est cette envie de montrer son savoir faire et cette envie de partager.
Alors pour finir, je vous livre le haka de l’équipe de France que nous avons aussi appris à signer pour les malentendants :
ABILYMPICS, COMPETENCE
ABILYMPICS, DIFFERENCE
ABILYMPICS, EQUIPE DE FRANCE
METZ, NOUS VOILA
AHOU, AHOU, AHOU !